D'une manière générale, on peut imaginer qu'ils sont confondus les uns avec les autres par les habitants sédentaires. On notera que les traductions françaises de WFRP1 mélangent alègrement gitans, bohémiens voire romanichels. En VO, on en reste à "gypsy" que l'on a corrigé ici par gitan. Notons que seul Realm of Devine Magic parle de "romany" : Les tziganes descendent des premiers peuples du Vieux Monde. Les premiers peuples vénéraient la Déesse Mère. Quand les barbares de l'Est arrivèrent dans le Vieux Monde, la plupart des fidèles de la Foi Antique se retirèrent dans la nature, mais certaines tribus cherchèrent à résister aux envahisseurs. Ils furent submergés et presque exterminés; leurs descendants forment les tribus des tziganes. Les étrangers barbares amenèrent avec eux le culte de Taal et Rhya; les tziganes gardèrent leur culte de la Foi Antique, mais sous l'aspect de la fille amère et vengeresse de la Déesse Mère, Ecaté. La mystique strigany et la "Grand-mère" (cf ci-dessous) mettent surtout en avant des compétences d'embobinage comme Charisme, Commérage, Baratin voire Escamotage, un peu moins Divination ! En plus des talents particuliers à ces peuples nomades (conduite d'attelage, Evalutation, Commerce), elles ne sont pas cependant pas dénuées de compétences réelles : Identification des plantes pour l'une, Connaissances académiques (nécromancie) pour l'autre. |
Gitans, voyageurs, colporteurs, les gens du voyage du Vieux Monde doivent à leurs voisins plus établis toute une série d'appellations qui sont, dans l'ensemble, plutôt péjoratives. Par tradition, il règne, dans les pays traversés, une absence de confiance entre les populations sédentaires et les gitans, souvent accusés de tous les vols, disparitions et autres malheurs qui se sont produits dans une zone au cours des semaines précédant et suivant leur passage. Citoyens de nulle part en particulier, ils font d'excellents boucs émissaires. Cette hostilité est généralement renvoyée avec des intérêts et presque tous apprécient les plaisanteries faites aux dépends de ceux qui n'appartiennent pas à leur communauté.
LES GITANS DU REIK [Mort sur le Reik p.108]
On rencontre les gitans aussi bien le long des cours d’eau que sur les routes. Leurs bateaux sont comparables aux transports de passagers normaux mais ils sont généralement peints de couleurs plus vives et encombrés de pots, de casseroles, de sacs, de plantes, de linge étendu et autres objets divers. Les gitans sillonnent la rivière constamment, faisant halte dans toutes les agglomérations qu’ils rencontrent pour y faire du commerce et en tentant souvent de commercer avec toutes les embarcations qu’ils rencontrent sur leur chemin. Dans les régions écartées des centres de population, ils sont souvent les bienvenus : ils apportent en effet toutes sortes de nouvelles ainsi que des marchandises. Mais ils ne sont jamais encouragés à rester longtemps au même endroit. Le gros de la population se montre plutôt méfiant envers eux et déplore toujours quelques vols de poules ou autres incidents lorsqu’ils sont dans les environs. Ils s’arrêteront volontiers pour discuter avec les aventuriers, mais ils se montreront sans doute un petit peu condescendants : après tout, les gitans sont le seul vrai peuple du voyage et ils ont tendance à regarder les autres voyageurs d’assez haut. Moyennant finance, ils peuvent fournir des remèdes à base de plantes et soigner des blessures. Ils peuvent aussi réaliser des divinations et vendre des porte-bonheur, authentiques ou non.
Les gitans alertent [les bateaux] au sujet d'un danger - réel ou non - qui les menace un peu plus loin sur leur route. Il peut s'agir d'un tourbillon ou d'un monstre terrible. Ils proposent une amulette capable d'écarter le danger. Les gitans commenceront à proposer l'amulette pour un prix de 5 CO, mais ils finiront par accepter n'importe quelle somme. L'objet se compose de quelques brins d'herbes tressés de crin de cheval et est dépourvu de pouvoir réel.
On notera que les gitans du Reik sont présents jusqu'à Marienburg où on les nomme "Rats des canaux", ce qui en dit long sur leur image (Marienburg à Vau l'Eau p32). Ils sont proches de la Maison Fooger (cf Politique à Marienburg). |
LES GITANS DES ROUTES [Le Feu dans la Montagne p.22 et suivantes]
Dans la campagne des pierres du destin, les PJ rencontrent une petite troupe de gitans en roulottes en parcourant la vallée du Yetzin, quelque part entre L'Empire et les Principautés Frontalières. Fête à la lueur du feu, prestidigitation, voyance et -surtout- arnaques sont au programme. |
Ce groupe-là est habitué à voyager dans des régions dangereuses et à se débrouiller par lui-même, ce qui inclut d'obtenir un maximum de choses de toutes les personnes rencontrées, amicalement, bien sûr.
Description du groupe
Goshuar dirige ce groupe depuis près de dix ans. Personnage remarquable d'une cinquantaine d'année, il arbore un foulard aux couleurs éclatantes et une grosse boucle d'oreille. Sa silhouette longue et agile, ses cheveux noirs de jais, ses yeux pétillants et ses moustaches extravagantes font de lui l'image même du gitan el qu'on le représente dans le Vieux Monde, il le sait et il n'hésite pas à s'en servir lorsqu'il a affaire à des gens plus enracinés.
Le groupe comprend une trentaine de gitans, autant d'hommes que de femmes. Ils constituent toute une communauté en déplacement et donc comptent des enfants de tout âge. La troupe est dominé spirituellement par "Grand-mère" : aucun des gitans ne connaît son véritable nom et même s'ils le savent, ils ne l'avoueront pas. Elle est plus âgée que tous les autres, mais son âge exact est difficile à déterminer, elle pourrait aussi bien avoir de cinquante à soixante ans que cent ou plus. Elle est censée avoir le don de prophétie, de double vue et une demi-douzaine d'autres, mais c'est tout un problème que de découvrir une signification à ses propos. On pourrait même se demander si ses compagnons croient vraiment en elle.
Les compétences que l'on trouve dans le groupe sont baratin, commerce, danse, séduction, escamotage, langage secret gitan et vol à la tire pour les enfants. Toutes les autres compétences de bateleurs sont aussi appéciés.
Ils sont légèrement armés : dagues, d'armes à une main, arcs ou frondes. Goshuar a une arbalète.
[...] La route serpente
dans une forêt peu dense; alors que le crépuscule s'annonce, les
personnages aperçoivent l'éclat d'un feu à travers des arbres et des
buissons, pas très loin devant eux. En se rapprochant, ils entendent
des voix humaines et de la musique. Un accueil chaleureux Un des gitans qui est
auprès des nouveaux venus appelle : Le festin Les aventuriers qui
accepteront l'invitation découvriront que la nourriture est très bien
préparée et très nourrissante. Le goût du pangolin tient à la fois du
porc et du poulet avec une nette saveur de gibier; au niveau de la
texture, elle n'est pas aussi âpre que la venaison. Les gitans sont
très accueillants et tout le monde mange jusqu'à satiété; du vin rouge
rugueux coule à flots et les personnages peuvent, s'ils le veulent,
participer à un concours de beuverie improvisé. Les gitans ne semblent
pas attendre de payement en échange de leur hospitalité et refuseront
tout argent qui leur sera offert mais ils accepteront avec une grande
joie les petits cadeaux. Distractions traditionnelles Après le repas, les
gitans offrent une série d'attractions à leurs invités. Cela fait, par
tradition, partie de leur hospitalité et la tradition veut aussi que,
en retour, ces invités donnent une petite rétribution, une
demi-douzaine de Pistoles par membre de l'équipe est suffisant. ![]() Des affaires sérieuses Vous remarquerez que,
malgré leur accueil chaleureux et le repas gracieusement offert aux
aventuriers, les gitans sont prêts à les soulager du maximum d'argent
possible sans avoir recours à la violence, sauf cas d'absolue
nécessité. Peu après le repas, le vin manquera; Goshuar expliquera avec
tristesse qu'il ne leur reste plus que celui destiné à la fin de leur
voyage et qu'il serait, bien sûr, prêt à vendre à leurs invités
d'honneur. Il s'excusera du prix élevé qu'il est obligé de demander (et
pour toutes les autres fournitures ou provisions que les aventuriers
souhaiteraient acheter) mais malheureusement les gitans n'ont en
réserve que des produits qui atteindront un prix élevé à la fin du
trajet et ils ne peuvent pas se permettre de les céder en cours de
route pour un prix trop faible. Hospitalité compromise Au moment où les
aventuriers se préparent à se retirer pour la nuit, au moins deux
d'entre eux auront certainement été la cible d'oeillades aguichantes de
la part des plus jeunes gitannes, lancées de manière aussi discrète que
possible. Elles se contentent de gestes furtifs et attendent que les
personnages prennent le relais. Si l'un d'eux répond à ces avances, une
terrible querelle viendra perturber le milieu de la nuit, lorsque les
gitans "inquiets" réveilleront les membres de l'équipe pour leur
demander s'ils ont vu les femmes "disparues" qu'ils "découvriront
accidentellement" en leur compagnie. Le lendemain matin Le matin, les gitans ne
feront pas mention des incidents de la nuit précédente et se
contenteront de préciser qu'ils comptent bientôt prendre la route vers
l'ouest, dès que Grand-Mère aura consulté les entrailles du pangolin
géant. Si aucun accord n'a été précédemment passé, ils réitèrent
l'offre de consultation en faisant ressortir tous les avantages que les
aventuriers pourraient retirer de la connaissance des dangers et des
aides qui les attendent. Un aperçu du futur Si les aventuriers
acceptent de se faire dire la bonne aventure, ils devront choisir celui
qui se rendra dans la roulotte de Grand-Mère lorsque celle-ci sera
prête. Pendant ce temps, Goshuar ira frapper à sa porte et annoncera
d'un ton respectueux que les étrangers souhaitent faire appel aux
pouvoirs de la sorcière pour les aider dans leur voyage. La consultation
Aventurier :
Nous, mes amis et moi, nous sommes plongés dans une
quête. Que pouvez-vous nous en dire ? |
LES STRIGANY [Le compagnon p. 25, Les Maîtres de la Nuit p. 7]
Les citoyens de l’ancien empire humain de Strigos vénéraient les vampires comme des dieux, mais leurs divinités ne purent les sauver de la férocité sanguinaire des peaux-vertes. Quand les quelques rescapés s’en furent en claudiquant vers le nord et le Vieux Monde, ces affligés se heurtèrent à un mur de haine de la part des autres tribus humaines, mais ils n’avaient nulle part où aller.
C’est là qu’ils errent encore aujourd’hui, se faisant appeler les strigany. Ils ne sont pas moins haïs qu’autrefois, même si les siècles ont fini par effacer le souvenir de leur empire au passé sanglant de l’esprit de leurs compatriotes. A l’image des caravanes terrestres sans attache de leur peuple, les strigany vont et viennent sur le Reik sous la forme de petites communautés habitant dans un bateau [des barges et des chalands à voiles carrées], allant de persécution en persécution. Ces ternes embarcations, mal entretenues, mouillent souvent à l’écart de la civilisation. Les strigany exploitent les superstitions des habitants des rives du fleuve qui viennent à passer par là en leur vendant des charmes et des protections contre quelques sous. C’est un peuple désespéré, qui s’accroche toujours aux légendes presque oubliées racontant que ses antiques maîtres reviendront un jour le sauver de cette pathétique existence. Quand les rumeurs de ces réminiscences lointaines se répandent et viennent aux oreilles des étrangers, la survivance du culte des vampires n’est pas vraiment un atout pour les strigany qui tentent d’échapper à leur passé. En réalité, elle a plutôt tendance à sceller leur destin aux mains des étrangers qui les persécutent. On rejette souvent la responsabilité de tout problème local sur les strigany quand aucun autre coupable ne semble évident, et les répurgateurs un peu trop zélés n’hésitent pas un instant à les accuser de transporter des morts-vivants infectés dans leurs embarcations pourries. Quand on parvient à prouver leur innocence dans ce genre d’affaire, il y a belle lurette que leurs bateaux ont été brûlés et coulés.
Les strigany et les vampires Bon, à mon avis, il faut bien voir les strigany comme des victimes des vampires. Dans Les Maîtres de la Nuit, on lit même qu'"un stryge avisé ne reste pas trop longtemps en compagnie des Strigany car ils attirent facilement les répurgateurs" ! Cela n'exclut pas que les vampires puissent manipuler certains d'entre eux contre "la promesse de leurs seigneurs selon lesquels ces derniers reviendront un jour pour les couvrir de gloire" (description de la carrière Mystique strygany, dans les Maîtres de Nuit p. 94). Sur les anciens maîtres des strigany, vampires strigoi et l'ancienne patrie des strigany, vous en saurez plus ici. Les strigany ont une langue qui leur est propre, le strigany. Etant donné qu’ils portent les stigmates de leur passé vampirique, les strigany subissent un malus de -10% aux tests de Sociabilité lorsqu’ils ont affaire à d’autres habitants du Vieux Monde. L’Unternehmung [Les Maîtres de la Nuit p. 68] [On peut voir l'histoire ci-dessous comme un archétype de conte incitant au racisme envers les strigany.] Lorsque le capitaine Schluter, commandant de
l’Unternehmung, prit à bord deux marins strigany, il refusa d’écouter
les ridicules commérages de ses matelots superstitieux. Les Strigany
étaient travailleurs et ils savaient se débrouiller sur un bateau comme
s’ils étaient nés dessus. Toutes les absurdités que racontaient les
hommes qui les accusaient d’être en cheville avec les puissances des
ténèbres, c’étaient vraiment des balivernes. Et puis la nourriture
commença à se gâter. Toutes les provisions du bord étaient avariées et
ils étaient à des semaines de la côte. Les estomacs de l’équipage
commencèrent à gronder et les hommes en firent autant. La mutinerie
était inévitable et c’étaient les Strigany, ces braves gars, qui
étaient les meneurs. |