Les affaires courantes à Marienburg
Marienbourg à vau-l'eau, chapitre 3
Marienburg est un acrobate, un funambule jongleur qui fait tournoyer une douzaine d'assiettes au-dessus de sa tête tout en prenant garde de ne pas tomber dans un bassin infesté de requins. Si ses chefs penchaient un peu trop d'un côté ou d'un autre, son numéro de haute voltige s'écroulerait et la cité serait dépecée par ses puissants voisins. Mais le Directorat s'est jusqu'à présent comporté en maître équilibriste.
Marienburg ne détient aucune des sources habituelles de richesse : pas de mines d'or ou d'argent, pas de terres fertiles, pas de bois ou de femmes. La pêche ne saurait suffire à une Grande Puissance. La cité importe en fait l'essentiel de sa nourriture. Marienburg bénéficie en revanche d'une position unique : elle contrôle l'entrée l'entrée de la seule voie d'accès fiable à l'intérieur du continent, le Reik et ses affluents. Les voies terrestres sont trop dangereuses. Dans les montagnes, les cols praticables sont relativement rares et souvent infestés de bandits, Gobelins ou pire, quand ils ne sont pas fermés par le mauvais temps ou un glissement de terrain. Même quand les routes sont ouvertes, les diverses taxes et péages les rendent très coûteuses. Les risques sont si importants qu'il est beaucoup plus rentable de transporter un lot de safran de Magritta à Talabheim en passant par Marienburg et le Reik que par la voie de terre à travers la Bretonnie et les Montagnes Grises.
Même les marchandises en provenance ou à destination de Kislev, et de l'est en général, empruntent le plus souvent la route du fleuve, avec une escale à Marienburg. Erengrad est jugée trop lointaine par la plupart des marchands et son port est bloqué par les glaces presque la moitié de l'année. Les humeurs de la Mer des Griffes font de Marienburg une escale encore plus attrayante, sans parler des navires du Chaos que l'on y rencontre de temps à autre à l'est. Les dirigeants de Middenland, du Nordland et de Middenheim ont bien essayé de concurrencer Marienburg en établissant des ports sur la côte nord, mais les navires ne sont pas venus et ces villes nouvelles dépérissent, quasiment désertées et oubliées.
Marienburg contrôle en fait la plus importante route commerciale du Vieux Monde. Ce rôle assure à la cité et à ses dirigeants une fortune considérable. Les dix familles d'où sont issus la plupart des Directeurs retirent non seulement d'énormes revenus du commerce, mais sont aussi depuis quelques siècles les premiers banquiers du Vieux Monde. Pour prendre un exemple, l'armée levée par le Tsar de Kislev pour se débarrasser des gobelinoïdes qui infestaient la Passe Belyevorota ne pouvait être financée que par de nouveaux impôts ou un emprunt. Préférant ne pas risquer une révolte paysanne qui menaçait d'être sanglante, le Tsar avait préféré emprunter à la Maison des van de Kuypers de quoi payer toute la campagne.
Le Directorat n'a jamais hésité à tirer parti de la fortune ou de la position de la cité. Pendant la révolte contre l'Empire, il avait mis en place un blocus total du trafic mer-fleuve. La pression exercée dans l'Empire par les classes moyennes et la noblesse, anxieuses de voir le commerce reprendre normalement, explique pour une bonne part la décision de Wilhelm II de reconnaître l'indépendance de Marienburg. Le précédent Roi de Bretonnie, Henri "Malprêt", avait quant à lui découvert qu'il était incapable de faire respecter son ultimatum. Quand il avait voulu lever une armer pour envahir les Wastelands, tous les mercenaires disponibles avaient déjà été engagés par le Directorat.
Marienburg ne compte en effet pas que sur son argent quand sa sécurité est en cause. Dans les situations de guerre, la garde de la cité est systématiquement renforcée par des conscrits et des mercenaires, tiléens, kislévites ou nordiques pour la plupart. Les Grandes Maisons fournissent les navires pour lutter contre la piraterie et défendre les intérêts de la cité, des intérêts parfois fort lointains depuis le XXIVème siècle. Les équipages de ces navires, des professionnels bien entraînés, constituent d'ailleurs de véritables armées privées au service de chaque famille dominante. A côté de cela, les navires et les marins du Temple de Manaan et du Quartier elfe représentent une réserve d'élite en cas d'urgence. Les étrangers jugent parfois que l'aisance a amolli les Marienbourgeois, mais ce visage décadent cache en fait des dents de requins.
La guerre coûte cependant fort cher et les humiliations répétées de l'adversaire ne font qu'alimenter la soif de revanche. Le gouvernement de Marienburg préfère traditionnellement convaincre par une diplomatie tranquille que le statu quo sert les intérêts de tous. Cette politique, qui n'exclut pas quelques cadeaux judicieusement placés, a jusqu'ici donné d'excellents résultats.
LA BRETONNIE
La Bretonnie donnerait n'importe quoi pour annexer les Wastelands. Ses dirigeants salivent à la pensée de contrôler les richesses de Marienburg et la maîtrise du commerce de l'Empire est une idée qui fait trembler le Roi Charles et ses courtisans de désir. Depuis l'époque de Guillaume Barbenoire, il y a plus de mille ans, les rois bretonniens ont toujours proclamé que les Wastelands constituaient une "frontière naturelle" de leur pays. Ils ont dansé de joie quand Marienburg a conquis son indépendance, célébrant à la fois l'humiliation de l'Empereur Wilhelm et à la perspective d'une annexion par la Bretonnie, une annexion qu'ils attendent encore.
Dans l'intervalle, le Roi finance à Marienburg divers réseau d'espionnage et de subversion, tant pour faire tomber la cité dans le giron bretonnien que pour empêcher les impériaux d'en reprendre le contrôle. La Bretonnie, à travers son "Maître de la Chambre Noire", le bureaucrate anonyme qui dirige les services secrets du Roi Charles, paye des espions et des agents provocateurs, et même quelques assassins et saboteurs. Des rumeurs sans grand fondement ont circulé parmi les gourmets de Marienburg, des rumeurs qui attribueraient aux Bretonniens le meurtre du fameux chef halfeling Willy Roncesvertes, qu'ils auraient pris pour un agent impérial (Il avait été retrouvé dans sa propre marmite, mijotant, une pomme dans la bouche, dans une sauce aux raisins. La sauce aux raisins est un des péchés mignons du Roi Charles).
Les ports de Bretonnie se réjouiraient aussi d'une Marienburg plus modeste. L'Anguille entretient avec cette cité une rivalité antique qui approche de la haine obsessionnelle. Les gouverneurs appointés par la couronne ont toujours envié à Marienburg la faveur des elfes des mers. Après tout, la Grande Tour n'a-t-elle pas été construite dans leur ville? Les marchands anguillois ont bien essayé d'expliquer à leurs gouverneurs successifs que ce sont les taxes douanières élevées qui font fuir les navires, mais la Position Royale ne change pas : c'est par une infâme corruption que les Wastelandais vident les ports bretonniens. Les rumeurs prétendent de leur côté que les dirigeants de L'Anguille sont responsables d'une bonne partie de la piraterie qui affecte les navires à destination de Marienburg.
Revers de ce guilder, le port de Brionne entretient de fructueux échanges avec Marienburg. Fidèle à son surnom de "Cité des Voleurs", elle accueille surtout des activités commerciales "sous le comptoir", des contrebandes de toutes sortes. Le Gouverneur et les principales maisons marchandes respectent la ligne officielle et condamnent en choeur les pratiques commerciales iniques de Marienburg, mais tous engrangent de somptueux bénéfices en blanchissant les marchandises arrachées aux flottes rivales de cette cité par divers naufrageurs ou pirates. A Brionne, le financement clandestin de ces activités par certaines familles de Marienburg est un secret de Polichinelle. Certaines rumeurs accusent même les Brionnais de servir d'intermédiaires dans la traite des corps et de dissimuler ainsi l'implication de l'élite marchande de Marienburg dans ce trafic d'esclaves et de victimes sacrificielles.
L'EMPIRE
Sur le mur de la sacristie de la Cathédrale de Sigmar à Altdorf se trouve une carte de l'Empire, gravée dans la pierre et incrustée de gemmes, lapis-lazuli et nacre. Avant chaque messe, le Grand Théogone et ses prêtres s'inclinent devant cette carte et consacrent leurs personnes et une prière à la préservation de l'unité de l'Empire. Mais cette prière leur rappelle, chaque fois, leur échec car la carte montre une province qui n'existe plus. Westerland est devenue les Wastelands, la seule province impériale qui a réussi à se séparer de l'Empire et à défier l'Unité de Sigmar.
La noblesse impériale se comporte comme si Marienburg appartenait toujours à l'Empire. Les Empereurs continuent de se proclamer Protecteurs des Wastelands même si tous leurs efforts consistent à veiller à ce que le Roi Charles et ses compères n'entreprennent rien de plus ambitieux que leurs tournois. L'idée que le Palais d'Oisillon puisse un jour contrôler l'embouchure du Reik est pour l'Empire un véritable cauchemar. La dernière fois que la chose s'est produite, quand une armée commandée par le Duc de L'Anguille avait conquis et occupé Marienburg, le blocus qui en avait résulté avait étranglé l'économie Impériale et affreusement aggravé le chaos de l'Âge des Trois Empereurs. Altdorf a signifié très clairement à la Bretonnie qu'une invasion des Wastelands impliquerait automatiquement une guerre avec l'Empire.
Certains Empereurs ont bien sûr considéré l'idée d'une reconquête des Wastelands, une idée vivement soutenue par nombre de Grands Théogones, mais l'ont rapidement écartée. Une guerre se traduirait par un nouveau blocus et l'on sait que les maisons marchandes de Marienburg prêtent bien souvent les fonds qui manquent à l'Empereur quand ses grands électeurs lui refusent de nouveaux impôts. L'échec d'une tentative en ce sens ne ferait qu'enrager ses banquiers et affaiblir sa position.
D'un point de vue strictement rationnel, la situation n'est pas si défavorable à l'Empire. Les Directeurs montrent autant de fermeté envers la Bretonnie que le ferait Altdorf et protègent scrupuleusement le trafic sur le Reik. Les impôts indirects sur ce trafic compensent d'ailleurs largement la perte des taxes douanières. Cela n'empêche pas les services secrets impériaux d'entretenir nombre d'agents à Marienburg. Leur mission première est de saboter les efforts de leurs collègues de la Chambre Noire bretonnienne et d'alimenter l'Empire en informations sur les projets du Directorat.
Nombre des Grandes Provinces de l'Empire entretiennent leurs propres représentants à Marienburg, à des fins commerciales aussi bien que diplomatiques. Les électeurs considèrent qu'ils sont les égaux de l'Empereur et refusent de laisser parler Karl Franz II en leur nom au Palais du Staadtholder. Les Électeurs de Talabheim et du Middenland disposent chacun d'un consulat formel dans la cité et presque tous les autres ont un jour ou l'autre chercher à y obtenir un emprunt. Dans plusieurs capitales provinciales, les commérages de cour prennent en pitié le Grand Prince d'Ostland. Il aurait garanti un emprunt récent fort conséquent par une hypothèque sur son château près de Wolfenburg. Les plaisantins lui ont accordé un nouveau titre : Chambellan de Castel Poisson.
ULTHUAN
Voilà l'alliance clé de Marienburg. Si les Wastelands sont un funambule, et l'Empire et la Bretonnie les mâchoires de la mort prêtes à le broyer, le traité avec le Royaume des Hauts Elfes d'Ulthuan est le balancier qui maintient la cité fièrement dressée sur son fil. Une guerre contre les Elfes ne tente pas grand monde. Les conquérants potentiels redoutent bien sûr les elfes des mers et leurs sorciers et marins, mais s'interrogent aussi sur l'influence que le royaume elfe pourrait exercer sur les Elfes des Bois des Forêts de Loren et de Laurelorn. Depuis 400 ans, cette alliance est le joker de la cité, une carte que tous craignent de voir posée sur la table.
Quand le Traité d'Amitié et Commerce a été signé en 2150 C.I., Marienburg et les elfes des mers ont longuement assuré à l'administration impériale que cet accord ne serait qu'un soutien de plus à l'unité de l'Empire. De fait, quand la Maison des van der Maacht avait pris fin pendant l'Incursion du Chaos et que le trône avait été revendiqué par les Comtes de Moussillon, des escadres des elfes des mers avaient croisé au large des ports bretonniens comme pour rappeler au Roi Pierre III "Le Flatulánt" le prix d'une telle aventure. Au grand dam de ses nobles, le Roi Pierre s'était contenté d'ordonner à l'armée qu'il avait levée quelques gesticulations militaires le long de la frontière.
Mais en dehors du cercle le plus restreint du pouvoir marienbourgeois, personne ne connaissait alors les clauses secrètes qui garantissaient à la cité l'appui elfe contre tout ennemi. Ces clauses allaient devenir cruellement évidentes à la défaite de l'Armée Impériale du Reik Inférieur : le Comte Zelt avait dû remettre son épée à un sorcier elfe des mers qui commendait une force associant milices wastelandaises et infanterie de marine elfe. Le royaume d'Ulthuan, quelles que soient ses raisons, défendait clairement Marienburg contre tous.
Marienburg, en sus de cette aide militaire, retire de solides bénéfices de cette alliance elfe. Ce traité lui garantit aussi un rôle dominant dans le commerce avec le Nouveau Monde. Depuis qu'Erik le Perdu a découvert le Nouveau Monde en 2000 C.I. [ou en 2402? ou est-ce juste pour la Lustrie], les explorations se sont multipliées. Les capitaines du Vieux Monde abordent cette traversée avec une confiance qui n'a fait que croître et de plus en plus de navires ont abordé ces rivages lointains pour y rançonner les autochtones. Nombre de colons se sont aussi installés, des colons qui ne renvoient les produits de leur industrie que sur les navires de leur nation.
Marienburg prêche la liberté du commerce, mais l'arrivée des elfes des mers était une trop belle occasion de monopoliser les meilleures affaires du Nouveau Monde. Les Elfes y entretiennent des contacts qui leur permettent de fournir aux marchandises les plus précieuses dans des quantités qui ne sont pas à la portée des aventuriers du Vieux Monde, et ces raretés ne sont vendues que par l'entremise de Marienburg. Quand un grand de Bilbali veut obtenir les plus beaux saphirs lustrians pour le collier de sa dame, il les fait quérir dans les Wastelands.
Les Elfes trouvent aussi leurs bénéfices dans ce traité. Marienburg, autant que l'on sache, n'est pas tenue d'assister militairement les Elfes, mais toutes les marchandises qui quittent son port à destination du Nouveau Monde doivent le faire sur les clippers des elfes des mers. Si l'on considère la position de capitale commerciale du Vieux Monde de cette cité, son quasi-monopole sur les exportations de l'Empire et de l'est, on peut imaginer quelle fortune Ulthuan a pu retirer de ce traité. Le royaume elfe patrouille régulièrement les routes maritimes entre les deux continents, et cela ne facilite pas la tâche des contrebandiers qui risquent fort de subir la peine commune, navire coulé et marchandises saisies avant d'être revendues sur les quais de Marienburg. Cette politique assure aussi à Ulthuan un contrôle de tous les accès au Nouveau Monde et beaucoup se demandent ce qu'il tient à y garder secret.
Le traité se traduit aussi par certains bénéfices politiques pour les Hauts Elfes. Le rétablissement de Sith Rionnasc leur ouvre une fenêtre sur les affaires du Vieux Monde et leur permet de surveiller l'évolution de ce continent. Séparés depuis fort longtemps de leurs parents des Forêts de Loren et Laurelorn, les Hauts Elfes se présentent, à travers l'Exarche des elfes des mers de Sith Rionnasc, comme les protecteurs de leurs cousins continentaux. Quand le Grand Duc de Middenland avait commencé il y a quelques années à rassembler des troupes pour appuyer ses prétentions sur la Laurelorn et les droits de défrichage de ses paysans, une modeste missive venue de Sith Rionnasc avait suffit à enterrer l'affaire. L'appréciation que peuvent porter les elfes des bois sur cette protection est une toute autre question.
LES AUTRESLa Tilée
Marienburg entretient de bonnes relations avec les cités-états tiléennes, qu'elle traite en partenaires commerciaux et financiers. Plutôt que d'essayer de dominer elle-même le trafic de la Mer du Sud, Marienburg laisse les navires et agents tiléens distribuer ses marchandises, sous la direction des maisons marchandes. Les Grandes Familles de Marienburg et les maisons régnantes des cités-états soutiennent leurs activités commerciales respectives par des échanges réguliers de lettres de crédits.
Fidèle à sa politique de neutralité, Marienburg ne favorise aucun des royaumes tiléens en particulier, pas même ses partenaires les plus importants, Miragliano et Remas. Le Directorat utilise en fait son influence pour mettre un frein aux disputes entre les cités et empêcher certains conflits de dégénérer en guerre à outrance. Un problème récent de "braconnage commercial" (piraterie) entre Remas et Luccini a, par exemple, été résolu par la "diplomatie du carrosse" d'Henryk von Kissingen [Ohohoh, Henry Kissinger], un expatrié impérial qui a mis ses considérables capacités intellectuelles au service de Marienburg.
L'Estalie
Partant du principe que "l'ami de mon ennemi ne saurait inspirer confiance", les royaumes estaliens entretiennent des relations tendues avec Marienburg et ressentent ses rapports privilégiés avec leurs rivaux tiléens, ainsi que son quasi-monopole sur le commerce lucratif avec le Nouveau Monde. Bilbali en particulier se sent menacée par sa rivale du nord : ses navires sont bien souvent victimes des pirates brionnais et ses dirigeants pensent que la majorité des marchandises dérobées viennent s'échouet sur les quais de Marienburg.
Ces dernières années, les marchands et les capitaines de Bilbali ont lourdement insisté auprès de leur suzerain, la Reine Juana la Roja, pour que quelque chose - n'importe quoi - soit entrepris contre ce danger. Les rumeurs prêtent donc à cette reine des projets de raid contre Brionne ou de lettres de course contre les navires de Marienburg, tandis que la flotte de Bilbali redouble d'activité dans le Nouveau Monde où ses raids et contrebande risquent de susciter un conflit avec les elfes.
Magritta
Magritta accepte avec plus de philosophie ses difficultés avec Marienburg, peut-être parce que ses conseils sont dominés par des marchands qui comprennent que "les affaires sont les affaires". Cette cité réalise l'essentiel de son commerce avec les califats arabes et, par les routes terrestres sud, avec l'Ind et Cathay. Leur trafic complète donc celui de Marienburg et les vaisseaux magrittains font régulièrement escale dans les Wastelands. Cela n'empêche pas les marchands magrittains de ressentir les relations amicales du Directorat avec les Doges et les conseillers tiléens. Leurs intérêts en Mer du Sud sont bien souvent menacés par les navires tiléens et, dans ce contexte conflictuel, l'aide financière apportée par les Maisons de Marienburg à leurs rivaux suscite les rancoeurs. Si le clan des armateurs venait à prendre le contrôle du Roi Carlos IX, la marionnette qui incarne le pouvoir magrittain, les relations avec Marienburg s'envenimeraient sans doute.
Kislev
Kislev est bien loin de Marienburg et son commerce maritime des plus modestes. Les navires d'Erengrad s'aventurent rarement au-delà de Marienburg. D'ailleurs les kislévites ont une réputation de mauvais marins, de caboteurs susceptibles de s'égarer dès qu'ils perdent la côte de vue. En fait, la majeure partie du trafic avec Erengrad est assuré par les navires d'autres nations et Kislev compte en premier lieu sur les routes fluviales impériales, ouvertes toute l'année, pour assurer son approvisionnement. Le Tsar Radii Bokha et ses boyards se montrent de toute façon beaucoup plus concernés par les menaces militaires : la Désolation du Chaos au nord, les hobgobelins et les nomades humains à l'est ou les rebellions éventuelles sur leurs terres.
Constamment en mal de soldats, le gouvernement du Tsar dépense des fortunes pour entretenir ses troupes levées sur le pays et ses mercenaires. Le peuple étant d'ores et déjà écrasé d'impôts, le Tsar a souscrit d'énormes emprunts à la Bourse d'Import-Export de Marienburg. Jaan van de Kuypers, en particulier, le chef de la plus puissante famille du Directorat, détient plusieurs reconnaissances de dettes kislévites. Son influence a pris tant d'importance qu'il est devenu l'ambassadeur de facto de Kislev à Marienburg.
La Norsca
La Norsca était autrefois l'ennemie de Marienburg, les richesses de la cité ayant excité l'avidité des jarls et des rois de ce pays. Les dirigeants de la cité leur ont cependant exposé sans relâche les avantages du commerce et les ont souvent convaincus que d'autres constituaient une proie plus facile. Lentement mais sûrement, le charme a fait son œuvre et de nos jours toutes les cités nordiques abritent un comptoir commercial wastelandais. Les rois de Norsca méridionale et orientale, et les jarls du nord, apprécient tous les facilités d'accès aux marchandises exotiques et précieuses que leur apporte cette paix, ainsi que les profits tirés de la vente de leurs productions à Marienburg.
Les marins nordiques s'engagent souvent à bord des navires wastelandais, des gardes du corps du Haut Roi Svein, toute une compagnie, servent comme Templiers dans la Cathédrale de Manaan, et un agent des Rothermuur gère le Comptoir Commercial Royal à Olricstaad, la capitaine de Svein. La situation ne déplaît pas aux nordiques qui peuvent combattre bien d'autres peuples.
L'Arabie
Marienburg entretient aussi des contacts en Arabie, mais elle n'y domine pas le commerce comme elle peut le faire dans le Nouveau Monde. l'Empire et la Norsca, en raison de la nature fermée et suspicieuse de la société arabe. Les émirs, cheikhs et califes se méfient de Marienburg et de son "gouvernement de l'usure". Ils redoutent surtout que les marins étrangers si fiers de "se gouverner eux-mêmes" ne subvertissent leurs sujets. Les étrangers sont donc cantonnés dans des quartiers spéciaux entourés de murailles en dehors desquelles ils ne s'aventurent qu'à leurs risques et périls.
Les marchands arabes aventureux gagnent en revanche régulièrement le port de Marienburg avec la certitude d'y trouver des acheteurs pour leurs soies, épices et huiles. Siècle après siècle, une petite communauté arabe a prospéré dans cette cité et certaines familles y sont installées depuis des générations.