Erengrad est sur la route d'Archaon vers le sud lors
de la Tempête
du Chaos.
Pour Archaon, le siège d'Erengrad est sans doute l'un des premiers
tests à grande échelle pour ses canons Apocalyse et ses unités
d'Écorcheurs chargées
d'escalader les remparts.
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Carte de la
Tempête du Chaos

Dans un ouragan
de haine, la machine-démon libéra sa rage. Des flammes
rugissantes jaillirent de sa gueule et fusèrent au-dessus des armées
rassemblées dans la plaine entourant la cité portuaire d’Erengrad.
Elles virent frapper de plein fouet le mur d’enceinte de la ville, dont
un pan entier s’écroula sous l’impact, soulevant un nuage de débris et
de poussière. Une douzaine d’autres Canons Apocalypse firent feu à
l’unisson sur les remparts, leur bruit de tonnerre couvrant les
hurlements d’adoration de la horde chaotique. Les serviteurs des dieux
sombres scandaient des hymnes à la gloire de leurs maîtres avant de se
lancer une fois de plus à l’assaut de la ville.
Sept jours et sept nuits durant, Erengrad avait tenu bon face aux
assiégeants, mais l’heure de sa chute avait sonné. Archaon n’avait cure
de cette pathétique cité kislevite, il n’allait la détruire que pour
son bon plaisir. Les machines-démons des Dawi’zharr [nains du Chaos] se
turent lorsque ses légions se mirent en mouvement vers la ville
condamnée.
D’immenses tours de siège s’élevaient au-dessus des tribus nordiques et
des cohortes de guerriers en armure sombre, chacune abritant dans ses
entrailles des douzaines de combattants fous furieux. Les litanies des
chamanes et des sorciers noircissait le ciel, des éclairs s’abattant au
son de leurs imprécations. Des centaines de créatures bossues et
déformées par les dieux boitaient aux côtés de régiments de guerriers
disciplinés. Des rangs interminables de combattants avançaient d’un pas
cadencé au son des tambours tandis que des êtres vaguement humanoïdes
bondissaient vers les murs. De longues chaînes pendaient de leur
colonne vertébrale. Ils provoquèrent l’envolée des milliers de
charognards qui se repaissaient des cadavres jonchant le champ de
bataille avant de subir de plein fouet la riposte des défenseurs, et
des centaines d’entre eux furent percés de flèches et de carreaux ou
criblés par les salves des arquebuses. D’autres suivirent, enjambant
les monceaux de corps en décomposition gisant au pied des murs avant de
se lancer aveuglément à l’assaut.
Ils se mirent à escalader la pierre lisse avec une aisance
déconcertante, se servant pour cela des crochets et des lames
remplaçant leurs membres. Des dizaines de leurs congénères abattus lors
des précédentes attaques pendaient encore aux murs, les chaînes
accrochées à leur dos se balançant dans le vide : autant de
moyens pour les autres troupes de parvenir en haut des remparts. Les
boulets de canon et la mitraille laissaient des traînées sanglantes
dans la masse des assaillants, mais rien ne pouvait arrêter leur avance.
Les ténèbres s’épaississaient tandis que les tours de siège se
frayaient un chemin à travers la fourmilière des corps. Plusieurs
d’entre elles furent disloquées et s’écrasèrent au sol, provoquant la
mort de centaines de combattants. Les autres continuèrent, creusant de
profonds sillons dans la terre noir et démembrant les cadavres sous
leurs roues. Leurs passerelles s’abattirent sur les remparts pour vomir
des guerriers gavés de drogues. Les défenseurs exténués se battirent
avec vaillance mais finirent taillés en pièces par les assaillants
toujours plus nombreux.
Les portes nord cédèrent soudain dans un fracas épouvantable, projetant
en tous sens éclats de bois et morceaux de métal. L’énorme bélier de
siège s’arrêta alors et les monstrueuses créatures qui le manœuvraient
le lâchèrent pour s’engouffrer dans la brèche. Ce qui restait des
portes vola en éclat sous l’impact de leur charge, et des milliers de
molosses écumants et de guerriers aux casques cornus s’élancèrent à
leur suite.
Les serviteurs du Chaos s’écartèrent pour faire place à Archaon alors
que le Seigneur de la Fin des Temps monté sur son coursier s’avançait
vers Erengrad. Les flèches et les carreaux ricochèrent sur son armure
lorsqu’il remonta la chaussée, puis il passa les portes brisées et
porta un regard empli de haine sur la cité de ses ennemis. Une violente
bataille s’y déroulait déjà, et lorsqu’il apparut, les pavés des rues
gémirent et fondirent sous les sabots de sa monture. Les défenseurs,
épuisés par une semaine de combat ininterrompus et largement dépassés
en nombres, s’enfuirent à la vue du Seigneur du Chaos pour se réfugier
dans les ruelles de la ville.
Bien que lointain, le son de cors de guerre se fit entendre au milieu
du fracas des combats. Les batteries côtières répliquèrent à cette
nouvelle menace, mais elles furent rapidement réduites au silence
lorsque des centaines de drakkars atteignirent le port pour déverser
leurs équipages de guerriers au cœur de la ville, les sauvages Garous à
leur tête.
Archaon regarda autour de lui. Son coursier martelait le sol, impatient
de se joindre au carnage. Le Seigneur du Chaos sentait l’approbation de
ses dieux parcourir son corps lorsqu’ils virent ce spectacle, le
gratifiant d’une vigueur renouvelée. Ses troupes se répandaient
toujours plus nombreuses, avides de mettre à mort les derniers
défenseurs et de s’abreuver de leur sang. Les bâtiments s’embrasèrent
un à un à leur passage, éclairant de flammes rouges les scènes de
carnage qui emplissaient les rues. Bientôt la ville entière serait
rasée jusqu’aux fondations. Les nordiques avaient acculé sur les docks
les kislevites survivants, et le feu rugissant recouvrit la dernière
scène tragique scellant le destin d’Erengrad.
La cité était tombée.