LE SAC D'ERENGRAD
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Tempête du Chaos p.24
Erengrad est sur la route d'Archaon vers le sud lors de la Tempête du Chaos.

Pour Archaon, le siège d'Erengrad est sans doute l'un des premiers tests à grande échelle pour ses canons Apocalyse et ses unités d'Écorcheurs chargées d'escalader les remparts.
Carte de la Tempête du Chaos
Dans un ouragan de haine, la machine-démon libéra sa rage. Des flammes rugissantes jaillirent de sa gueule et fusèrent au-dessus des armées rassemblées dans la plaine entourant la cité portuaire d’Erengrad. Elles virent frapper de plein fouet le mur d’enceinte de la ville, dont un pan entier s’écroula sous l’impact, soulevant un nuage de débris et de poussière. Une douzaine d’autres Canons Apocalypse firent feu à l’unisson sur les remparts, leur bruit de tonnerre couvrant les hurlements d’adoration de la horde chaotique. Les serviteurs des dieux sombres scandaient des hymnes à la gloire de leurs maîtres avant de se lancer une fois de plus à l’assaut de la ville.
Sept jours et sept nuits durant, Erengrad avait tenu bon face aux assiégeants, mais l’heure de sa chute avait sonné. Archaon n’avait cure de cette pathétique cité kislevite, il n’allait la détruire que pour son bon plaisir. Les machines-démons des Dawi’zharr [nains du Chaos] se turent lorsque ses légions se mirent en mouvement vers la ville condamnée.
D’immenses tours de siège s’élevaient au-dessus des tribus nordiques et des cohortes de guerriers en armure sombre, chacune abritant dans ses entrailles des douzaines de combattants fous furieux. Les litanies des chamanes et des sorciers noircissait le ciel, des éclairs s’abattant au son de leurs imprécations. Des centaines de créatures bossues et déformées par les dieux boitaient aux côtés de régiments de guerriers disciplinés. Des rangs interminables de combattants avançaient d’un pas cadencé au son des tambours tandis que des êtres vaguement humanoïdes bondissaient vers les murs. De longues chaînes pendaient de leur colonne vertébrale. Ils provoquèrent l’envolée des milliers de charognards qui se repaissaient des cadavres jonchant le champ de bataille avant de subir de plein fouet la riposte des défenseurs, et des centaines d’entre eux furent percés de flèches et de carreaux ou criblés par les salves des arquebuses. D’autres suivirent, enjambant les monceaux de corps en décomposition gisant au pied des murs avant de se lancer aveuglément à l’assaut.
Ils se mirent à escalader la pierre lisse avec une aisance déconcertante, se servant pour cela des crochets et des lames remplaçant leurs membres. Des dizaines de leurs congénères abattus lors des précédentes attaques pendaient encore aux murs, les chaînes accrochées à leur dos se balançant dans le vide : autant de moyens pour les autres troupes de parvenir en haut des remparts. Les boulets de canon et la mitraille laissaient des traînées sanglantes dans la masse des assaillants, mais rien ne pouvait arrêter leur avance.
Les ténèbres s’épaississaient tandis que les tours de siège se frayaient un chemin à travers la fourmilière des corps. Plusieurs d’entre elles furent disloquées et s’écrasèrent au sol, provoquant la mort de centaines de combattants. Les autres continuèrent, creusant de profonds sillons dans la terre noir et démembrant les cadavres sous leurs roues. Leurs passerelles s’abattirent sur les remparts pour vomir des guerriers gavés de drogues. Les défenseurs exténués se battirent avec vaillance mais finirent taillés en pièces par les assaillants toujours plus nombreux.
Les portes nord cédèrent soudain dans un fracas épouvantable, projetant en tous sens éclats de bois et morceaux de métal. L’énorme bélier de siège s’arrêta alors et les monstrueuses créatures qui le manœuvraient le lâchèrent pour s’engouffrer dans la brèche. Ce qui restait des portes vola en éclat sous l’impact de leur charge, et des milliers de molosses écumants et de guerriers aux casques cornus s’élancèrent à leur suite.
Les serviteurs du Chaos s’écartèrent pour faire place à Archaon alors que le Seigneur de la Fin des Temps monté sur son coursier s’avançait vers Erengrad. Les flèches et les carreaux ricochèrent sur son armure lorsqu’il remonta la chaussée, puis il passa les portes brisées et porta un regard empli de haine sur la cité de ses ennemis. Une violente bataille s’y déroulait déjà, et lorsqu’il apparut, les pavés des rues gémirent et fondirent sous les sabots de sa monture. Les défenseurs, épuisés par une semaine de combat ininterrompus et largement dépassés en nombres, s’enfuirent à la vue du Seigneur du Chaos pour se réfugier dans les ruelles de la ville.
Bien que lointain, le son de cors de guerre se fit entendre au milieu du fracas des combats. Les batteries côtières répliquèrent à cette nouvelle menace, mais elles furent rapidement réduites au silence lorsque des centaines de drakkars atteignirent le port pour déverser leurs équipages de guerriers au cœur de la ville, les sauvages Garous à leur tête.
Archaon regarda autour de lui. Son coursier martelait le sol, impatient de se joindre au carnage. Le Seigneur du Chaos sentait l’approbation de ses dieux parcourir son corps lorsqu’ils virent ce spectacle, le gratifiant d’une vigueur renouvelée. Ses troupes se répandaient toujours plus nombreuses, avides de mettre à mort les derniers défenseurs et de s’abreuver de leur sang. Les bâtiments s’embrasèrent un à un à leur passage, éclairant de flammes rouges les scènes de carnage qui emplissaient les rues. Bientôt la ville entière serait rasée jusqu’aux fondations. Les nordiques avaient acculé sur les docks les kislevites survivants, et le feu rugissant recouvrit la dernière scène tragique scellant le destin d’Erengrad.
La cité était tombée.

En fait, Archaon ne prend pas le temps de raser la ville "jusqu'aux fondations". Dans la Reine des Glaces (p. 61) ont apprend même que la horde était trop préssée pour réduire systématiquement toutes les poches de résistance, notamment sur le port. On peut donc supposer qu'Archaon n'y laisse même pas de garnison.
La ville se remet particulièrement vite de son sac : la terre a échappé à la corruption et, dès leur retour, les réfugiés entament la reconstruction. Ces réfugiés n'auraient pas pu fuir (notamment par la mer) si les drakkars nordiques étaient arrivés avant le septième jour de siège...
Durant la Fin des Temps. Erengrad devint ensuite un point dur du Bastion Doré de Baltazar Gelt et la tsarine Katarina vient même la défendre à la chute de la ville Kislev.