LA CHUTE DE MIRAGLIANO
2522 CI
Retour à la page Batailles, scénario & campagnes
WDF94 p.80-85
Pendant un long moment, on n’a pas su trop quoi faire de ce texte. Cela semble être un texte d’ambiance préparatoire à la parution du nouveau livre d'armée Skaven (V6) et c'est bien trop tôt pour annoncer la Tempête du Chaos parue deux ans plus tard. L’année n’est pas mentionnée et « Brumso » n’est pas un mois connu. WFRP2, qui se déroule après la Tempête du Chaos de 2522, n’indique pas Miragliano comme détruite (LdR p. 224 par exemple). On était perplexe.
Il faut attendre la Fin des temps pour pouvoir recycler ce texte assez intéressant. En 2522 CI, la Tilée est envahie par les Skavens. « Brumoso » pourrait faire référence à la fin de l’année (Brumoso => Brumaire => novembre, donc...^^). Tout colle, c’est merveilleux ! Miragliano va très bien jusqu’à la fin de l’année 2522 (la Tempête finit, pour l’Empire, à la fin du 2e trimestre 2522), où un assaut subit la balaye en dix jours… C’est début de la fin de la Tilée. La description du général skaven à l'oeuvre fait pense rà Ikit la Griffe.

Le texte décrit assez minuscieusement l'attaque Skaven sur une cité fortifiée. On notera que l'assaut de Nuln en 2499 décrit dans le roman Tueurs de Skavens de la série Félix et Gotrek est exclusivement souterrain. Là, nous avons tout le bazar familier de l'armée Skavens : des jezzails, des cloches,...
La carte ci-dessous (LA DoW p.86) montre la proximité de la ville avec le repaire principal des Skavens, Skarogne ("Skavenblight"). Les "Marais Putrides" ou "Marais des zombies" ("Blighted marshes") les séparent. On s'étonne presque que la ville ait tenu jusqu'ici. Cela permet relativiser l'importance militaire des Skavens dans le Vieux Monde en dehors de quelques points chauds avant l'ultime incursion du Chaos...

Manuscrit traduit par le scribe Alessio Cavatore

Le 3 Brumoso,
Mio Principe, je viens de recevoir des nouvelles encourageantes concernant la campagne de l’Alliance contre Remas. Ici à Miragliano, nous savons tous que les troupes dont vous avez pris la tête sont les meilleures de l’armée de l’Alliance et qu’elles vont faire la fierté de notre cité. Comme vous me l’avez demandé à votre départ, je consigne dans ce journal tous les évènements importants qui se produisent ici, de sorte que rien ne vous aura échappé à votre retour glorieux.
Jusqu’à présent, les affaires ont suivi leur cours sans que les conseils d’Umberto ou les miens ne soient requis plus qu’à l’accoutumée. Le jeune prince Giuliano se charge avec succès de la gestion au jour le jour. Je dois dire qu’il vous ressemble beaucoup aux premiers jours de votre règne. Tout ceci me semble si loin à présent.
Néanmoins, des nouvelles inquiétantes sont aujourd’hui parvenues à la cour. Des patrouilles frontalières ont repéré un accroissement de l’activité skaven dans les Marais. Des villages entiers ont été attaqués et détruits sans pitié. Les hommes-rats n’ont pourtant pas fait beaucoup parler d’eux ces derniers temps, et je me demande bien ce qu’ils peuvent fomenter. Peut-être les prophéties de Nosmaldus sont-elles en train de se réaliser, comme ne cessent de le prêcher à la foule certains prophètes de malheur ? Pour ma part, je refuse d’accepter que les dieux puissent abandonner le monde aux forces des Ténèbres.
Umberto a conseillé au Prince d’envoyer trois contingents de cavalerie s’occuper de cette menace. Les gardes des égouts ont également été placés en état d’alerte maximale, d’autant que le nombre de rats qui infestent la ville n’a cessé de croître ces derniers mois.
Nous allons lancer une opération de purge des égouts avant que ceci ne devienne ingérable. J’espère vraiment que tout ceci n’est qu’une fausse alerte, car je suis assez vieux pour avoir connu la dernière invasion skaven et j’en fais encore des cauchemars. Puisse Verena nous protéger tous !

Le 9 Brumoso,
Mio Principe, nous avons reçu de nombreux rapport d’escarmouches ayant eu lieu entre notre cavalerie et les skavens. Ces nouvelles nous sont colportées par le flux constant de gens qui fuient l’ouest pour venir se réfugier dans la capitale. Nous avons préparé un campement à l’extérieur des murs pour les accueillir, mais les portes leur resteront fermées pour l’instant : nous les considérons comme en quarantaine. L’opération de nettoyage des égouts est sur le point d’être mise à exécution.

Le 13 Brumoso,
Mio Principe, la peste a frappé ! Depuis hier une grave infection s’est déclarée dans les quartiers les plus pauvres de la ville. Le camp à l’extérieur des murs est très affecté par la maladie et certaines personnes contaminées ont dû pénétrer d’une manière ou d’une autre dans la cité avant que l’épidémie ne se déclare.
Heureusement, la tentative de se débarrasser des rats qui infestent la ville semble bien se dérouler. Les gardes des égouts ont néanmoins rapporté plusieurs incidents : des groupes entiers ont disparu sans laisser de traces et d’autres ont dû battre en retraite sous l’assaut de milliers de rats qui semblaient dirigés par une intelligence supérieure. Certains des blessés montrent des symptômes de la maladie. Celle-ci se manifeste par de fortes fièvres accompagnées de délires, et ne s’est pour l’instant que rarement révélée fatale. Shallya en soit remerciée. De nombreux nobles quittent la cille avec leurs serviteurs, dans l’espoir d’échapper à l’épidémie et vont se réfugier dans leurs résidences de campagne.

Le 17 Brumoso,
Mio Principe, la ville de Tramaglino est tombée aux mains des skavens ! Les rares survivants qui ont réussi à s’échapper parlent d’une vaste horde d’hommes-rats. Nous avons rappelé toutes les troupes frontalières et nous nous préparons au siège. Des messagers ont été envoyés demander de l’aide à Pavona ainsi qu’à l’armée de l’Alliance dont vous êtes. Puissent-ils parvenir jusqu’à vous avant qu’il ne soit trop tard ! La peste continue de se répandre.

Le 23 Brumoso,
Mio Principe, l’armée skaven a encerclé la ville et compte plusieurs milliers de guerriers. Toute communication avec l’extérieur est impossible. La vermine a déjà détruit le camp des réfugiés et se lance à l’attaque la nuit, en comblant les douves grâce à des arbres, de la terre et toutes sortes de débris ramenés du voisinage dévasté. Bien que nos canons et arbalètes leur aient déjà fait payer cher leurs attaques nocturnes, leurs chefs ne semblent pas se soucier des pertes. On pourrait presque croire qu’ils cherchent à combler les douves avec les corps de leur propre camp. Pour l’heure, en ce jour de grisaille, ils se tiennent juste hors de portée de nos armes et se préparent à une nouvelle tentative sanglante de prendre la cité. Des bruits qui ne présagent rien de bon parviennent jusqu’ici, et de temps à autre des lumières vertes surnaturelles jaillissent de leur campement.

Le 24 Brumoso,
Mio Principe, au cours d’une nouvelle nuit infernale et sanglante, ils sont parvenus à combler les douves en plusieurs endroits. L’attaque est imminente. Le jeune prince Giuliano a arpenté les remparts toute la nuit durant en donnant ses ordres aux artilleurs et encourageant les arbalétriers. Sa présence raffermit sans aucun doute la volonté de ses hommes, ce dont je suis fier. Toute la journée, nous avons pu entendre un bruit étrange venant de l’ouest. On dirait le son d’une cloche, mais il n’a rien de joyeux. Au contraire, il semble discordant et empli de menace.

Le 25 Brumoso,
Mio Principe, comme prévu l’attaque a été lancée cette nuit. Une horde d’hommes-rats équipés d’échelles s’est lancée à l’assaut des remparts. Les murs et les ouvrages défensifs conçus par Leonardo et Borgio ont causé la mort d’innombrables skavens, qui ont été fauchés par les tirs croisés de nos arbalétriers et de notre artillerie, tandis que d’autres leur lançaient du haut des remparts de grosses pierres et même de l’huile bouillante. Malgré tout, ils ont continué à se battre, et grâce à leur nombre et à leur férocité, certains sont parvenus à atteindre le sommet des fortifications, où ils ont été accueillis par les gardes menés par votre fils. Ces derniers sont parvenus à repousser les assauts répétés des skavens, tuant des centaines de créatures et subissant peu de pertes en retour. Des cris de victoire ont accompagné la retraite de l’ennemi quand l’aube a pointé. Mais ce fut une joie de courte durée, car les rayons du soleil nous révélèrent que le nombre des ennemis qui entouraient la cité ne semblait pas avoir diminué malgré le massacre de la nuit. À nouveau les cloches se sont mises à sonner, encore plus proches et effrayantes.
Selon Umberto, cette attaque n’était qu’un test destiné à éprouver nos défenses, car il ne s’agissait que des plus faibles troupes skavens. Il justifie sa théorie par l’absence des infâmes machines de guerre qui soutiennent habituellement cette race maléfique. J’ai donc peut que nous n’ayons encore rien vu de ce dont ils sont capables.

Le 26 Brumoso,
Mio Principe, une fois de plus, la nuit n’a pas été de tout repos et les hommes-rats ont été aussi actifs qu’à l’accoutumée. Le harcelèrent nocturne, conjugué à la propagation de la maladie et des rats, ainsi qu’au son sinistre des cloches sape petit à petit le moral de nos troupes et de la population.
Il nous reste encore des réserves de nourriture décentes ainsi que des munitions. Nous gardons également l’espoir qu’un de nos messagers soit parvenu à requérir de l’aide.

Le 27 Brumoso,
Mio Principe, les skavens ont pénétré dans la cité ! La nuit dernière, ils ont attaqué par les égouts. Dans un premier temps, ce ne furent que quelques-uns de leurs infiltrateurs d’élite, vêtus de noir et équipés d’armes empoisonnées. Ils ont pris pour cibles nos citernes et nos greniers en y mettant le feu ou en les polluant.
Nos gardes sont parvenus à les renvoyer d’où ils venaient et les ont même poursuivis dans les égouts pour finir par découvrir le boyau qui leu donnait accès au réseau souterrain. Ils ont décidé de miner la galerie pour en boucher l’accès, mais c’était un piège ! Nos hommes ont été assaillis de toutes parts par les skavens qui, selon les rares échos que j’en ai eu, étaient cette fois soutenus par leur magie dépravée. Peu après, des vapeurs vertes ont envahi les égouts, tuant ceux qui les respiraient. Ayant le champ libre, les skavens ont surgi dans les rues de la ville. Cette fois-ci, il s’agissait de bien meilleurs guerriers que ceux qui avaient assailli les murs, des hommes-rats bien équipés et protégés, accompagnés de monstres et de rats géants féroces. Parmi eux se trouvaient également des machines capables de cracher des gerbes de flammes vertes et d’autres engins bizarres, confectionnés par leurs sorciers qui avaient eux aussi traversé les égouts pour prendre le commandement de leurs troupes et les soutenir de leurs terribles pouvoirs.
Du balcon principal de la citadelle, je peux voir la cité en proie aux flammes et entendre les cris des mourants. L’odeur de la mort enveloppe Miragliano comme un linceul.
Les assauts contre les murs ont repris, empêchant ainsi nos troupes d’aller prêter main-forte à ceux qui se battent dans les rues. Il est clair à présent qu’il ne s’agit pas d’un siège désordonné, mais bien d’un plan coordonné qui démontre à quel point ces ennemis sont rusés.
Cette fois-ci, les troupes équipées d’échelles et de grappins étaient couvertes par les tirs de centaines d’arquebuses à long fût, capables d’abattre nos hommes derrière le couvert de leurs pavois. Je n’aurais jamais cru qu’ils puissent avoir autant de telles armes ! Puissent les dieux nous venir en aide !
Trois étranges plate-formes soutenant chacune une gigantesque cloche ont été poussées parmi leurs rangs. Leurs sorciers les ont faites sonner, et j’ai immédiatement reconnu les sons que nous entendions depuis tant de jours. A présent nous sommes assaillis par une affreuse cacophonie accompagnée de vibration insupportables. De nombreux gardes sur les murs sont tombés à genoux et n’ont pu rien faire d’autre que de couvrir vainement leurs oreilles qui saignaient, d’autres ont cédé à la panique et ont sauté dans les rues en feu. Les fûts de nombreux canons se sont également mis à vibrer à l’unisson avec les cloches, ce qui a fini par les fissurer. Les murs des remparts ont subi le même sort, alors qu’ils sont capables d’encaisser le tir direct d’un grand canon ! Le jeune prince a ordonné de prendre pour cible ces atrocités avec toutes les pièces d’artillerie encore utilisables. De nombreux boulets n’ont rien fait d’autre de rebondir sur les cloches, les faisait sonner de plus belle. Mais à force d’insister, une des machines a fini par exploser, ce qui a redonné du courage à nos hommes. Malheureusement, l’instant d’après toute une section des murs s’est effondrée sous l’effet du vacarme et les skavens se sont lancés à l’assaut de la brèche en braillant leurs assourdissants couinements. A présent tout n’est plus que chaos.

Le 29 Brumoso,
Mio Principe, Miragliano est perdue. Le jeune Prince Giuliano et les derniers défenseurs se sont repliés dans la citadelle. Umberto a sacrifié sa vie en retenant l’ennemi su la place principale afin de permettre au plus possible d’hommes de se retirer ici. Je prie pour son âme et celles de ses hommes courageux. La porte est fermée alors qu’à l’extérieur la ville continue de brûler. Ces maudits skavens massacrent des centaines de gens. Ils tuent principalement les vieux, les blessés et les malades, mais emportent les femmes et les enfants. Je n’ose pas imaginer quel horrible destin les attend. Notre belle cité est saccagée et pillée de fond en combles et tout ce qu’ils ne peuvent pas emporter avec eux est livré aux flammes. Ils ne se battent pas pour conquérir mais pour détruire ! Pour l’heure, ils ne semblent pas envisager d’attaquer la citadelle, trop occupés qu’ils sont à ravager la ville.
Nous ne pouvons rien faire d’autre que de prier pour qu’on nous vienne en aide. Les dieux nous auraient-ils abandonnés ?

Le 30 Brumoso,
Mio Principe, la nuit dernière les skavens ont pénétré dans la citadelle en infiltrant les égouts du donjon, tout près des réserves de poudre. Cela aurait signifié notre fin sans la vigilance du Sergent Micco Pietra qui montait la garde. Il a ordonné à un jeune soldat qui le secondait d’aller donner l’alerte avant de s’élancer à travers le couloir une torche à la main. Ce qui s’est ensuivi est un véritable acte d’héroïsme qui ne doit pas être oublié ! Les réserves ont explosé, secouant la citadelle jusque dans ses fondements, et enterrant les skavens sous les décombres des niveaux inférieurs, ce qui élimine pour un bon moment tout risque d’attaque venant du dessous.
Nous sommes saufs, mais également sans munitions pour nos canons. Le sac de la cité se poursuit, et la citadelle est à présent complètement noyée dans la fumée qui s’élève des ruines. Non contents de mettre le feu partout, les skavens démantèlent les murs des habitations et des remparts. Nous sommes désespérés alors ces maudites cloches continuent de hurler.

Le 31 Brumoso,
Mio Principe, aujourd’hui l’armée skaven a formé un large cercle autour de la citadelle et nous bombarde avec tout ce qui lui tombe sous la main, mais la magie protectrice des murs nous préserve du pire en détournant leurs projectiles et leurs sorts. Nous sommes à courts de carreaux et de poudre à canon, de sorte que nous ne pouvons plus qu’attendre et nous préparer à la suite.
C’est la fin ! Impuissants, nous n’avons pu qu’observer l’ennemi traîner une nouvelle monstruosité jusque devant les murs de la citadelle. On dirait une sorte de canon à l’arrière duquel un morceau de pierre ensorcelée est retenu dans un étrange mécanisme que je ne peux comprendre. Les créatures qui le poussaint se sont arrêtées à environ cent mètre d’ici. C’est alors que les rangs skavens se sont écartés pour laisser passer ce qui semblait être leur Général, car tous se sont courbés devant lui. C’est un imposant homme-rat en armure et équipé d’un large panel d’armes et d’objets les plus étranges qui s’est solennellement avancé jusqu’au canon. Derrière lui, j’ai pu apercevoir une douzaine de skavens du même genre, certainement des sorciers de rang inférieur. Ils ont pris position autour de l’arme, formant un demi-cercle orienté vers les portes de la citadelle. Le général a levé sa patte valide (l’autre n’étant qu’une sorte de membre mécanique) en direction des instruments de contrôle du canon qui a commencé à émettre un bourdonnement inquiétant. Il est ensuite allé prendre place au centre du demi-cercle, et l’un de ses acolytes est venu le remplacer au côté du canon. Sur l’ordre de son chef, le skaven a actionné un gros levier, et l’arme a craché un rayon d’énergie verte qui a heurté de plein fouet les portes de métal. Pourtant, il n’en a résulté rien de plus qu’un nuage de fumée car les runes naines qui ornent la citadelle, brillant de mille feux, n’ont pas voulu céder devant cette magie impie. Nos hommes se sont mis à lancer des insultes et des railleries à la vermine, ce qui a semblé agacer au plus haut point leur général, qui a quitté sa place dans le cercle et frappé de toutes ses forces l’artilleur sorcier. Ce dernier a été pourfendu par l’énorme griffe de son supérieur et s’est effondré dans son propre sang. La cruauté dont font preuve ces créatures ne cessera jamais de m’étonner. Le général a passé quelques instants à manipuler les instruments de contrôle du canon avant de retourner prendre sa place et d’ordonner à un autre de ses sbires d’actionner l’arme. Dans un silence tendu, la créature a actionné le levier, et la machine infernale a cette fois trop bien fonctionné. C’est le tonnerre qui s’est abattu sur les portes, alors que la machine délivrait éclair sur éclair. Les runes qui les protégeaient sont devenues plus rouges que jamais. Le général skaven et les autres sorciers se sont alors mis à psalmodier, jusqu’à ce que des éclairs verts jaillissent de leurs bras tendus en direction de la pierre magique qui alimentait le canon. À ce moment, l’arme vomissait un flot d’éclairs alors que toujours plus de pouvoir la nourrissait. Son fût a fini par devenir incandescent sous l’effet de la chaleur intense, mais c’était malheureusement aussi le cas des portes. Soudain, une des runes s’est éteinte, son pouvoir épuisé par l’assaut incessant, ce qui a entraîné la disparition des autres dans une réaction en chaîne, et les portes ont commencé à fondre.
Quand elles furent réduites à un tas de métal liquéfié, la voie était libre et le général skaven ordonna l’assaut final.
J’entends la clameur des combats dans les étages inférieurs de la tour où je me trouve. Tout sera bientôt terminé. Le jeune Prince Giuliano s’apprête à mourir l’épée à la main. Pardonnez-moi si vous le pouvez, mio Principe, j’ai échoué dans la tâche que vous m’aviez confiée, qui était de veiller sur votre fils et votre cité en votre absence. Je recevrai bientôt la sanction ultime pour mon échec. Je vais cacher ce livre dans la cachette secrète de la cheminée, dans l’espoiur que vous le trouverez un jour intact. Les dieux puissent avoir pitié de nos âmes !

Votre dévoué serviteur,
Bernardo da Noli

Deux jours plus tard, le Prince Lorenzo atteignit avec son armée les ruines de la fière cité que fût Miragliano, dont il ne restait plus que les décombres de sa citadelle. Là, il trouva la tête de Bernardo da Noli fichée sur un pieu. Aucun autre corps ne fut découvert à l'exception de quelques os calcinés, du jeune Prince Giuliano, on ne trouva aucune trace. On dit que, rendu fou de douleur, Lorenzo pleura des larmes de sang et maudit les cieux. Les mercenaires qui constituaient l’essentiel de son armée l'abandonnèrent, car il était évident que le Prince n'avait plus de quoi les payer. Les contingents des autres cités de l'Alliance, terrifiés parce qu’ils avaient vu, retournèrent sur le champ défendre leurs territoires. Certains proposèrent leur soutien au Prince, mais ce dernier refusa, préférant se lancer à la poursuite des skavens avec les quelques soldats qui étaient restés fidèles.
La vermine, chargée de trésors et d’esclaves, se retirait à l'abri en direction des Marais Putrides. Lorenzo et ses suivants rattrapèrent l’arrière-garde de l’armée skaven à la lisière de cette région et, bien fussent en nette infériorité numérique, ils lancèrent la charge. Personne ne pouvait tenir devant le Prince enragé, aussi les hommes- rats finirent-ils par battre en retraite et furent massacres sans pitié par leurs poursuivants. Mais, pendant ce temps, le gros de l'armée skaven avait complètement disparu à l'intérieur des marais. Empli d'amertume, le Prince Lorenzo continua sans relâche la poursuite, criant le nom de son fils perdu jusqu'à ce que les brouillards perpétuels qui couvrent ces marécages maudits finissent par se retourner derrière lui comme un lourd rideau, marquant la fin de la célèbre Maison des Miragliano dans l'histoire de la Tilée.