VILITCH LE MAUDIT
Le Maître de l'Anarchie, le Sinistre Siamois
LA GdC V7 p.77, LA GdC V8 p.51, image Thanquol t.1 p.112

Vilitch le Maudit est un champion de Tzeentch, plutôt un second couteau, qui prend de l'ampleur dans les dernières années de la Fin des temps.
Vilitch devant Archaon
Naquirent un jour des jumeaux. L’un était robuste et en bonne santé l'autre faible et chétif, et bien que les chefs de la tribu sussent que le plus fort allait devenir un grand guerrier, ils ne se doutèrent pas que l'infirme finirait par avoir la haute main sur leur destinée.
L’accouchement des jumeaux fut difficile et leur mère mourut peu après d'épuisement. Alors qu'ils grandissaient, Thomin, le plus vigoureux des deux, devint un excellent chasseur et ne tarda pas à mener les autres adolescents de la tribu. Quant au second, qu'on avait nommé Vilitch, il était méprisé pour sa laideur et sa faiblesse. Il était affecté aux corvées à la place de sa mère décédée et, plus humiliant encore, il n'avait pas le droit de manier une épée. Thomin avait l'habitude de le rosser pour la raison la plus insignifiante sans que son père le défendît, ignorant les suppliques du plus frêle de ses fils.
Thomin devint un guerrier doué et athlétique, tandis que Vilitch parvenait tant bien que mal à être engagé comme apprenti par le chaman de la tribu, qui lui enseigna quelques prières et bribes de savoir à propos des puissances surnaturelles qui résident par-delà le voile de la réalité. Chaque nuit, le pauvre petit être suppliait Tzeentch d'inverser le destin et de le rendre fort, et de faire de son frère son esclave. Toujours ravi par l'ironie du sort et la fragilité de l'existence humaine, le Grand Sorcier finit par accéder à la requête de Vilitch. Au cours d'une Geheimisnacht, alors que la lune du Chaos frôlait le monde, Vilitch se réveilla et s'aperçut que son corps et celui de son frère avaient fusionné. L’esprit de Thomin avait été absorbé par le sien, si bien qu'il ne restait du fier guerrier qu'un automate baveux prêt à exécuter le moindre caprice de son jumeau.
Une lumière inquiétante émanait des grotesques siamois lorsqu’ils s'extirpèrent de leur tente. Outre la métamorphose, Tzeentch avait multiplié par cent les talents magiques de Vilitch, et le corps imposant avec lequel il avait fusionné était doté d'une force phénoménale. Vilitch fut pris d'un rire sardonique et commença le massacre. Ceux qui s'étaient moqués de lui périrent consumés par les éclairs multicolores qui jaillissaient de ses doigts. Ceux qui tentèrent de l'arrêter furent étranglés par la poigne de fer de Thomin. Au coucher du soleil, le village était en flammes et les rues étaient jonchées d'amas de chairs flasques et informes.
Mais l'histoire de Vilitch ne s'arrête pas là. Le sorcier difforme traqua les guerriers de sa tribu et se servit de ses pouvoirs pour réduire leur esprit en esclavage, faisant d'eux des marionnettes ambulantes et corvéables à merci. Désormais, partout où Vilitch fomente un complot pour accroître son influence, on le trouve à la tête d'une armée dont chaque soldat est un vétéran entièrement soumis à sa volonté. Telle est la légende de la créature improbable que les Nordiques nomment avec terreur le Sinistre Siamois.

Instrument du Chaos
Vilitch jouit de la protection du Grand Sorcier lui-même, au point que Tzeentch a confié à son pion favori un creuset doté de sombres pouvoirs. Ce puissant artéfact a en effet la faculté d'engranger une grande réserve d'énergie mystique, et de siphonner les vents de magie exploités par les sorciers adverses. [...]

LES BATAILLES DU MAUDIT

Tzeskagrad [LA GdC V7 p.41 ; V8 p.15]

En 2515 CI, Vilitch le Maudit incinère [la ville de] Tzeskagrad dans des flammes magiques, et même les victimes qui se consument dans l'incendie rient avec lui.

La ville n'apparaît pas sur la carte du Kislev de La Reine de Glace, on peut imaginer qu'il s'agit d'un petit bourg kislevite.
Siège du château von Rauken et bataille de Lubrecht [FdT Nagash t.1 p. 24-25]

[En 2523 CI, pour faire face à l'invasion du Chaos qui a balayé Kislev et qui menace maintenant l'Empire, les armées impériales sont envoyées au nord, mais les troupes en marche sont harcelées par les hommes-bêtes.]

Les hordes du Chaos, dont les éléments les plus faibles avaient déjà péri en affrontant le peuple de Kislev, s’étaient déversées sur l’Empire en de nombreux endroits, et les armées d’Ostermark et du Talabecland luttaient âprement pour les contenir. Les Nordiques les plus dangereux marchaient sous la bannière de Vilitch le Maudit. Si les autres barbares se heurtaient aux lignes impériales retranchées, les suivants de Vilitch poussaient en avant en dépit de leurs propres pertes. Le château von Rauken fut ainsi assiégé, et seule une brillante série d’attaques de harcèlement orchestrées par le stratège Aldebrand Ludenhof, comte électeur du Hochland, préserva la forteresse. Mais dépit de ses succès, Ludenhof ne put lever le siège, ni même attirer à lui le flot des renforts nordiques.

Le premier véritable succès impérial n’eut lieu qu’à l’arrivée des troupes d’Altdorf. Karl Franz n’avait pas encore rejoint le front, car il tentait désespérément de glaner le soutien des autres nations du Vieux Monde. Jusqu’alors, ses efforts étaient restés infructueux, car il semblait que tous les royaumes étaient au bord de la destruction – même les nains étaient étrangement réticents à apporter leur aide. Néanmoins, l’empereur persévéra, tout en étant généreux avec les forces directement sous ses ordres. Bientôt, Ludenhof se retrouva personnellement à la tête de la moitié de la Reiksguard, ainsi que de nombreux régiments d’Altdorf et du Reikland. Grâce à ces renforts, le comte électeur du Hochland fut enfin capable d’infliger une défaite significative aux barbares. Il libéra le château von Rauke, et, à la bataille de Lubretch, il logea lui-même une balle de fusil long derrière l’un des crânes de Vilitch, ce qui le force à battre en retraite [FdT Archaon t.1 p.13 "Heureusement pour le sorcier, la balle traversa le crâne vide de Thomin, ce qui l'affilgea au pire d'une gêne légère"]. Privé de son maître, la horde du Maudit se dispersa aux quatre vents et l’Empire connut une accalmie.

Puis, […] des éclaireurs et des cavaliers ungol rapportèrent que d’autres hordes de Nordiques traversaient les steppes, et leur taille était sans précédent. L’armée de Ludenhof, la plus vaste formation impériale à s’être battu au nord, dépassait à peine la taille de la plus petite force des nouveaux arrivants. [...]

- Lubretch est une ville franche de l'Ostland détruite pendant la Tempête du Chaos (WFRP2 HdS p.72-75) visible sur la carte de La Reine des glaces (p.52-53).
- On pourrait peut-être considérer que le château von Rauken est confondu avec le château von Raukov (cf. le massacre de Volganof dans le livre de règles de WFB8)

Siège d'Averheim et la bataille des ruines de Borgen [FdT Thanquol t.1 p.112-113 ; FdT Archaon t.1 p.14-21]

Fin 2527 CI, Archaon a pris Middenheim et Altdorf est tombée. Le seigneur de la Fin des temps convoque Vilitch le Maudit et le charge de prendre la tête d'une armée pour capturer, vivant, Karl Franz retranché à Averheim [FdT Thanquol t.1 p.112-113]. Cette armée atteint Averheim après quelques combats, puis Vilitch mène le siège de la ville associé aux skavens [FdT Archaon t.1 p.14-21].

Notes apocryphes de Josh Reynolds :
L'armée de Vilitch prit facilement Wurtbad, où Harald, le fidèle compagnon de la Comtesse du Wissenland, fut tué. Nul ne sait si la comtesse parvint à rejoindre Averheim ou pas. Lors de la bataille du Stir, le comte Alberich Haupt-Anderssen du Stirland fut tué, jeté par un énorme Troll du Chaos dans la rivière, où il se noya. [...] Au cours de la marche des troupes de Tzeentch vers Averheim, les paroles moqueuses de Vilitch et la haine pour les serviteurs de Tzeentch que ressentait Morbidex Twiceborn finirent par le pousser dans une rage mal avisée. Il tenta de tuer le champion bicéphale de Tzeentch, mais la magie du Maudit l'annihila, ainsi que Triple-Tongue.

Vilitch le Maudit avait grandi en pouvoir et en influence pendant plusieurs décennies. Lorsqu'il assiégea la cité d'Averheim, le Sinistre Siamois dirigeait une horde presque aussi vaste que celle qui avait saccagé Altdorf.

[Après des mois de siège, début 2528, Karl Franz organise une sortie pour détruire l'artillerie des assiégeants avec l'aide d'un portail magique. C'est la bataille des ruines de Borgen. Les canons du Chaos sont dispersés ou détruits. Fou de rage, Vilitch se précipite dans le portail à la suite des impériaux et s'y trouve prisonnier.] A COMPLETER

La fin de Vilitich [FdT Archaon t.1 p.21]

Vilitch n'avait aucune idée du temps qu'il avait passé à errer dans les ténèbres. L'échec le tourmentait et l'obscurité le mettait mal à l'aise. Il aurait donné cher pour la capacité à produire une flamme, mais il n'avait plus senti les vents de magie depuis la fermeture du portail. Il guidait à présent la silhouette massive de son frère dans le noir, cherchant un moyen de s'échapper.
C'était la faute de Thomin s'il avait été piégé, de cela, le sorcier était certain. Son frère siamois avait été trop lent, ce qui avait permis à l'ennemi de s'enfuir.
"Gros balourd", siffla Vilitch, comme il l'avait fait tant de fois depuis Bolgen. "À quoi peuvent bien servir tous tes muscles s'ils ne fonctionnent pas quand on en a besoin ? Tu as été mou et maladroit. Je maudis le jour où le sort m'a enchaîné à toi."
Thomin restait silencieux, réagissant de la même façon à chaque insulte murmurée depuis que les jumeaux avaient été fusionnés. Il marchait péniblement dans les ténèbres. Ses pas lourds frappaient contre un sol qu'il ne voyait pas, à un rythme imperturbable malgré le flot constant d'injures de Vilitch.
Puis, Thomin s'arrêta. Non pour cause d'épuisement, car son corps était infatigable. En fait, la voie de Vilitch était bloquée par une paroi rocheuse qui ne voulait pas se briser, quelle que soit la force avec laquelle les poings de Thomin la martelaient. Pire, lorsqu'il se retourna, Vilitch découvrit un obstacle similaire derrière lui, sans qu’il puisse s'expliquer comment il avait pu arriver là.
La panique monta dans la gorge du sorcier, mais elle s'évanouit avec une nouvelle découverte, Il y avait de la magie en ce lieu, un pouvoir qu’il pouvait exploiter.
Une flamme jaillit du son bâton de Vilitch. Dans cette lumière, le sorcier vit à travers les yeux de Thomin que ce qu'il avait pris pour de la pierre était en fait un cristal brillant. L'image des jumeaux se reflétait à travers, se dédoublant à l'infini dans la splendeur fractale de la pièce.
"Où suis-je ?" siffla tout haut Vilitch.
- Dans le domaine du Grand Sorcier,” murmurèrent un millier de voix joyeuses. "Il a entendu tes prières, fidèle champion, et il est heureux de les exaucer.
- Quelles prières ?” demanda-t-il. “Je n'ai formulé aucune supplique.
- Moi si," dit Thomin, sa voix desséchée après des décennies de silence. "C’est mon tour à présent."
Non ! pensa Vilitch. Il lutta pour parler, mais s’aperçut qu'il ne se souvenait d'aucun mot. Rites et sorts, les études et les calculs d’une vie entière, balayés de son esprit comme on souffle une chandelle. Ils ne lui manquaient pas. En effet, Vilitch oublia leur existence ; il ne se rappelait même plus de son nom.
Le temps que le labyrinthe de cristal change de nouveau, et que Thomin marche sous le ciel d'orage du Royaume du Chaos, la chose qui avait été Vilitch le Maudit était accrochée muette à son épaule, attendant avidement les instructions de son frère.